à Pied, Alpins et Mécanisés

L’écho des Braves – Avril 2018

“Echos des Braves avril 2018”

Colonel François MARIOTTI

commandant le 16e bataillon de chasseurs

Il y a peu, j’étais avec le fanion et un détachement du Bataillon à Grivesnes, sur les traces des combats du « beau 19 ». En 1918, le Kaiser avait décidé de profiter que les Russes se soient désengagés de la guerre pour redéployer ses troupes sur le front de l’ouest. Avant que les Américains soient pleinement opérationnels, Ludendorff, son général en chef, fait attaquer l’armée allemande à la jointure entre les Britanniques et les Français. Il bute sur Arras, exploite finalement par le sud en direction d’Amiens mais les troupes françaises se sont organisées. A Grivesnes, le 19 ne lâchera pas et contribuera, avec les autres unités sur place, à arrêter « l’offensive de printemps » au prix de lourdes pertes.

Et le 1er qui prend un drapeau à l’ennemi dans les premiers jours de la guerre, le 2 au Bois de Lalau, le 8 au Mort-Homme, le 16 à Ramscapelle, le 17 dans les Vosges, le 24 au Forest , le 30 dans la Somme, les chasseurs de Driant, des 56 et 59, au Bois des Caures, les chasseurs alpins sur les cols des Vosges et tous les autres bataillons… 1000 citations ! Que d’héroïsme pour le corps des chasseurs. C’est pour cela que notre âme est si riche ! Tels les shrapnels qui, aujourd’hui encore, affleurent de notre terre parmi les blés, l’histoire est têtue et nous rappelle sans cesse le legs de nos ancêtres. L’effort de chaque minute, de chaque heure et de chaque jour, où l’on se prépare patiemment à la manœuvre de son équipe, de son groupe et de sa section, pour sa compagnie et son Bataillon, où l’on fourbi ses équipements, où l’on cultive ses amitiés, c’est celui qui fait qu’à « l’heure H », celle de l’assaut ou du choc adverse, on ira au-delà de l’entendement et on gagnera une nouvelle page de gloire pour construire l’avenir de ses propres enfants. Le destin nous sert-il, ou pas ? Il ne retire rien à l’honneur d’avoir servi, à la grandeur de ces mille sacrifices du quotidien et à la force des amitiés.

C’est pour cela qu’il nous tient tant à cœur de rassembler dans le lien d’Acier ceux qui ont donné et ceux

qui donnent de leur sueur, de leur fatigue et de leur courage. En somme, il faut qu’une fête de famille

rassemble les générations jusqu’à aujourd’hui, en associant nos femmes et nos enfants.

Pour cela, ce sont les combats de 1940, à Tannay qui nous rassemblerons cette année.

On arrive au 26 mai bientôt. Serrons les rangs ! 150 anciens cette année pour être 300 l’année prochaine.

D’Acier


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