à Pied, Alpins et Mécanisés

Les chasseurs à pied et la campagne de 1870-1871. Janvier-1871

Janvier 1871 : 

Combat d’Azay (nord-ouest de Vendôme), engagé au cours de la retraite par la colonne Jouffroy contre les poursuivants du Xe corps et de la 1re division de cavalerie.

Capitulation de Mézières.— Défenseurs : général de brigade Blondeau, 2 000 hommes. Assaillant : même corps de siège qu’à Montmédy, lieutenant-général von Kameke.

Création du 7e bis BCPM à Toulouse et du 25e CPM à Auxonne.

2 janvier :
Combats de Sapignies-Achiet-le-Grand-Béhagnies (au nord de Bapaume). — Le Général Faidherbe amène au secours de Péronne l’armée du Nord réorganisée. A notre droite, succès des divisions Derroja et du Bessol ; à notre gauche, insuccès de la division Payen, dans les combats d’avant-garde livrés au corps d’observation établi à Bapaume, 15e division d’infanterie et détachement mixte von Gröben, le tout aux ordres du lieutenant-général von Kümmer.

19e BCPM (Ervillers, Béhagnies et Sapignies),20e BCPM (Achiet-le-Grand, Grévillers, Biefvillers et Bihucourt) et 24e BCPM (Béhagnies).

3 janvier :


Au jour, les reconnaissances de la cavalerie allemande découvrent notre mouvement rétrograde : le corps d’observation revient alors sur ses pas et réoccupe Bapaume, et le corps de siège reprend vigoureusement contre Péronne les opérations qu’il se disposait à abandonner.

2e BCPM (Biefvillers, Avesnes-lès-Bapaume, Faubourg d’Arras de Bapaume), 17e BCPM (Grévillers, Bapaume, Thilloy), 18e BCPM (Sapignies, Biefvillers, Avesnes-lès-Bapaume, Faubourg d’Arras de Bapaume), 20e BCPM (Béhagnies, Sapignies, Bapaume), 24e BCPM (Favreuil, Saint-Aubin).

4 janvier :

 

Combat d’arrière-garde de Sapignies. — Succès de l’arrière-garde de la division du Bessol, commandant Hecquet, avec son 20e Bataillon de chasseurs, contre deux escadrons du 8e cuirassiers allemands qui l’ont voulu charger en terrain accidenté.

2e BCPM (Biefvillers),
17e BCPM (entre Bihucourt et Sapignies),
20e BCPM (Sapignies).

Combats de Robert-le-Diable et de Bourgtheroulde (au sud de Rouen, rive gauche), entre les troupes du général Roy et le gros de la lre division prussienne, général-major von Bergmann. Cette fois, le général Roy est chassé de la boucle Rouen-Elbeuf-la Bouille, d’où il inquiétait jusque-là les Allemands de la rive droite.

5 janvier :

Commencement du bombardement des fronts sud de Paris par la IIIe armée, prince royal de Prusse, sous la direction technique du général-major prince Kraft de Hohenlohe, pour l’artillerie, et du lieutenant général von Kameke, pour le génie.

Reddition de Rocroy. — Après une résistance passive de quelques heures à un bombardement peu efficace, la place se rend à la 28e brigade d’infanterie, général major Woyna II, qui, se rendant de Mézières à l’armée du Sud, l’a, à tout hasard, bombardée en passant, avec quelques pièces de campagne.

Combats de Villeporcher et Château-Renault (route Tours-Vendôme), entre la colonne mobile de Curlen et des fractions du Xe corps et de la 1re div. de cavalerie.
A cette époque, Frédéric-Charles, débarrassé de l’inquiétant voisinage de Bourbaki, revient d’Orléans et reprend l’offensive contre Chanzy, avec 100 000 hommes. Tous ses corps atteignent le Loir : les jours suivants, ils se dirigent concentriquement vers le Mans, en culbutant de proche en proche les colonnes mobiles françaises.

5 et 6 janvier :
Combats de la Fourche (au nord de Nogent-le-Rotrou), entre la colonne mobile Rousseau et des fractions des XIIIe corps et 4e division de cavalerie, grand-duc de Mecklembourg. Les Français se replient.

Les chasseurs résistent devant les offensives multiples de l’ennemi à La Fourche (8e et 13e BCPM)

6 janvier :

Combats d’Azay-Mazangé (à l’ouest de Vendôme), engagés entre la colonne mobile de Jouffroy et le gros du IIIe corps allemand, lieutenant-général von Alvensleben II. Le général de Jouffroy se replie derrière la Braye.

Savigny (1er BCPM).

Combat de Montoire, entre une partie de la colonne mobile de Curten et la 20e division allemande, lieutenant général von Kraatz-Koschlau. Les Allemands occupent Montoire.

Combat de Saint-Amand (au sud de Vendôme, route de Tours). — Succès remporté par la colonne mobile de Curten sur le prince Guillaume de Mecklembourg, 1re et 6e divisions de cavalerie, 38e brigade d’infanterie. Conséquence : la marche de l’aile gauche allemande, Xe corps, est considérablement retardée ; ce corps arrivera en retard sur le champ de bataille du Mans.

Saint-Amand (16e BCPM).
La Fourche (13e BCPM).

 

7 janvier :
Combats de Nogent-le-Rotrou et du Theil. — Mêmes adversaires qu’à la Fourche ; mêmes résultats.
Margon (13e BCPM).

Combat de Villechauve (entre Saint-Amand et Château-Renault), entre la colonne de Curten, qui se replie, et le détachement du général-major Baumgarth, du Xe corps. Chanzy envoie du Mans l’amiral Jauréguiberry prendre la direction supérieure de toutes les colonnes mobiles qui, jusque-là, ont opéré sans concordance entre elles, d’où leurs insuccès. Mais la mesure est tardive.

8 janvier :
Combat de Vancé (entre Saint-Calais et la Chartre-sur-Loir), entre les éclaireurs algériens du général de Jouffroy et le gros de la 6e division de cavalerie, général major von Schmidt.
Combat de la Chartre-sur-Loir, entre des fractions de l’amiral Jauréguiberry (des colonnes Barry, de Curten et de Jouffroy), et les avant-gardes du Xe corps et de la 1re division de cavalerie.
Combat de Bellême (entre Nogent-le-Rotrou et Alençon). — La colonne Rousseau contient la 4e division de cavalerie, appuyée par des fractions du XIIIe corps, grand duc de Mecklembourg.
Combat de Montbard (sur la Brenne, au nord-ouest de Dijon), entre la brigade Ricciotli Garibaldi, qui se replie ensuite sur Dijon, et une brigade mixte supplémentaire) du VIIe corps, colonel von Dannenberg.

 

9 janvier :
Combat de Château-Renault (route Tours-Vendôme), entre la colonne Curten, qui est battue, et la 1re division de cavalerie, lieutenant général von Hartmann.

Combat d’Ardenay (route Saint-Calais-Le-Mans), entre la 2e division du 17e corps français, général Paris, qui se fait battre, et le gros du IIIe corps, von Alvensleben II.

Saint-Georges (1er BCPM), Ardenay (10e BCPM)

Combats de Connerré et Thorigné (rive gauche de l’Huisne), entre la colonne Rousseau et les avant-gardes du XIIIe corps, général-major von Rauch.

Capitulation de Péronne. — Le commandant supérieur, chef de bataillon du génie Garnier, désespère prématurément d’être secouru par Faidherbe; garnison : 3 500 hommes. Assaillant : d’abord général-major Schüler von Senden, puis lieutenant général von Barnekow avec la 3e division de réserve et la 16e division d’infanterie.

Bataille de Villersexel. — Werder, d’abord concentré à Vesoul, se hâte de rétrograder sur Belfort dès qu’il a pu pressentir les projets de Bourbaki. Les deux adversaires se côtoient dans la vallée de l’Ognon, Bourbaki remontant les deux rives, Werder plus au nord, sur la rive droite. Afin de retarder notre marche, Werder jette sur nous, à Villersexel, la 4e division de réserve et la brigade mixte von der Goltz. Le combat dure tout le jour, et en outre, dans le bourg, la plus grande partie de la huit.

De grand matin, les Allemands se dégagent et filent vers Belfort, tandis que l’armée française, dans l’attente d’un retour offensif, s’immobilise sur le champ de bataille. 50 000 Français des 18e et 20e corps contre 25 000 Allemands.

Autrey (9e BCPM), Villersexel (9e, 14e et 25e BCPM)

Bataille de Villersexel, de Neuville

 

Capitulation de Péronne. — Le commandant supérieur, chef de bataillon du génie Garnier, désespère prématurément d’être secouru par Faidherbe ; garnison : 3 500 hommes. Assaillant : d’abord général-major Schüler von Senden, puis lieutenant général von Barnekow avec la 3e division de réserve et la 16e division d’infanterie.

 

10 janvier :

Combat de la Chapelle-Saint-Remy, entre la 2e division du 21e corps, général Collin et la 22e division allemande, général-major von Wittich.

Combat de Parigné-l’Evêque (route Tours-le-Mans, par Grand-Lucé), entre la division Deplanque et autres fractions du 16e corps, amiral Jauréguiberry, d’une part, et la 5e division allemande (du IIIe corps), lieutenant général von Stülpnagel, d’autre part.

Parigné-l’Evêque (3e et 16e BCPM)

Combat de Pont-de-Gesnes (vallée de l’Huisne), entre la 1re division du 21e corps, général Rousseau, et la 17e division allemande et autres fractions du XIIIe corps, grand-duc de Mecklembourg.

Combat de Changé (à l’est et près du Mans), entre la division de Roquebrune, du 16e corps, et des fractions du IIIe corps allemand, dirigées par le commandant de corps, lieutenant général von Alvensleben II.

Combats de Saint-Hubert et Champagne (pied du plateau d’Auvours et vallée de l’Huisne), entre la division Gougeard, rattachée au 21e corps, et la 6e division allemande et autres fractions du IIIe corps, Alvensleben II.

A lui seul, le IIIe corps allemand nous fait ce jour-là 5,000 prisonniers.

Conséquences de nos combats malheureux des cinq derniers jours : le contact est immédiat sur tout le front ; les corps allemands, encore très espacés entre eux, pointent tous sur le Mans, autour duquel leur marche concentrique nous a resserrés, et ou ils espèrent pouvoir nous envelopper, vers le 12, comme à Sedan.

Combats de Bapaume :

2e BCPM (Sapignies, Avesnes-les-Bapaume),

17e BCPM (Bapaume)

 

Lithographie sur les combats de Bapaume

11 janvier :

Bataille du Mans. — D’une part. Chanzy et 90 000 hommes de la 2e armée de la Loire : 16e, 17e et 21e corps, divisions de mobilisés de Bretagne Lalande et Le Bouedec. D’autre part, Frédéric-Charleset 75 000 Allemands : XIIIe corps, IIIe et Xe, 18e division ; cavalerie des 4e, 5e et 6e divisions. L’aile gauche sur l’Huisne, et le centre au plateau d’Auvours (général Gougeard) tiennent bon. Dans la soirée, la droite, mobilisés de Bretagne, est attaquée dans l’obscurité par le Xe corps, qui arrive seulement. Elle lâche pied, la panique gagne de proche en proche, les 16e et 17e corps s’enfuient vers le Mans, malgré les efforts désespérés de l’amiral Jauréguiberry. Avant le jour, 12 janvier, Chanzy se résigne à ordonner la retraite, laquelle est préparée et entamée sans que Frédéric-Charles s’en aperçoive. Les 16e et 17e corps traversent le Mans ; le 21e se dispose à franchir la rivière plus en amont, vers Beaumont.

Le Mans (1er, 8e, 10e, 13e et 23e BCPM), Ecommoy (11e BCPM), Pont-Lieue (16e BCPM).

Création du 26e BCPM à Saint-Omer.

 

12 janvier :

Combats d’arrière-gardes de Saint-Corneille et Courcebceuf (au nord-est du Mans), entre la 2e division du 21e corps, général Collin, d’une part, et la 22e division allemande, renforcée par la 4e division de cavalerie, général-major von Wittich, d’autre part.

Combats d’arrière-gardes de la Croix et Chanteloup (au nord du Mans), entre la 3e division du 21e corps, général Villeneuve, et la 17e allemande et autres fractions du XIIIe corps, grand-duc de Mecklembourg.

Combats d’arrière-gardes du Tertre, des Epinettes, de Pontlieue et dans les rues du Mans, entre les 16e et 17e corps français mélangés, amiral Jauréguiberry d’une part, et le gros des IIIe et Xe corps, dirigés par le général von Voigts-Rhetz, d’autre part.

Le combat autour des ponts de l’Huisne et de la Sarthe, puis dans les rues du Mans, est soutenu surtout par la division de Roquebrune et par la brigade de gendarmes Bourdillon, spécialement chargées de couvrir la retraite.

Le lendemain 13, l’armée de Chanzy, qui marchait d’abord vers Alençon, se dirige droit à l’ouest, vers la Mayenne et Laval. Dans cette direction, l’ennemi ne poursuit qu’au moyen de détachements mixtes, qu’il organise en conséquence ; les principaux de ces détachements sont ceux du général-major von Schmidt, sur la route de Laval à l’ouest, du colonel von Lehmann sur la route de Mayenne au nord-ouest.

 

13 janvier :

Combat de Chauffour (ouest du Mans, route de Laval), au cours de la retraite, entre le 16e corps et le détachement mixte, 6e division de cavalerie et fractions d’infanterie du IIIe corps, aux ordres du général major von Schmidt.

Progression en colonne d’un Bataillon de chasseurs à pied

 

Combat de Ballon (au nord du Mans, route de Mamers), entre le 21e corps, général Jaurès, et les têtes de colonne du XIIIe corps, en marche sur Alençon.

 

13 au 14 janvier :

Combat d’Arcey-Sainte-Marie-Bart (à l’ouest et janv. près de Montbéliard), entre les têtes de colonne des 15e et 24e corps français, et les arrière-gardes de la 4e division de réserve, colonel von Loos.

Sainte-Marie (4e BCPM), Arcey et Saulnot (15e, 21e et 25e BCPM)

 

Combats de la Somme :

Pozières (18e BCPM)

 

14 janvier :

Combat de Montbéliard, entre les têtes de colonne du 15e corps, général Martineau, et le détachement mixte du général-major Debschitz, du corps de siège de Belfort.

Mont-Bard, au sud-ouest de Montbéliard (6e BCPM), Arcey (15e BCPM).

Combat de Chassillé [(sur la Vègre), route du Mans-Laval, entre les divisions Barry et Le Bouedec, du 16e corps, d’une part, et le détachement de poursuite von Schmidt, d’autre part. Nous continuons la retraite

Combat derrière-garde de Beaumont-sur-Sarthe (au nord du Mans, route d’Alençon), entre le 21e corps, général Jaurès, et la 22e division, von Wittich.

15 janvier :

Combat de Saint-Jean-sur-Erve (ouest du Mans, route de Laval), entre le 16e corps, Jauréguiberry, et le détachement pour suivant von Schmidt. La retraite prématurée et mal justifiée du 17e corps, de Colomb, à notre gauche, oblige l’amiral à céder le terrain.

Saint-Jean-sur-Erve (3e BCPM)

Combat-de-Sillé-le-Guillaume (au nord-ouest du Mans, route de Laval par le camp de Confie), entre le 21e corps, général Jaurès, et le détachement poursuivant du colonel von Lehmann, 37e brigade d’infanterie et autres fractions du Xe corps. La retraite du 17e corps, à notre droite, oblige le général Jaurès à reculer.

Combat d’Alençon, entre la colonne du général Lipowski, francs-tireurs et fractions du 19e corps, d’une part, et la 22e division d’infanterie, 4e et 5e divisions de cavalerie, sous la direction du grand-duc de Mecklembourg, d’autre part. Le grand-duc occupe Alençon.

Combat dans le secteur d’Héricourt :

Dung (6e BCPM)

 

15-16 janvier :

Bataille d’Héricourt (la Lisaine). — D’une part, 100 000 Français de l’armée de l’Est, Bourbaki : 15e, 20e, 24e et 18e corps, divisions Cremer et Pallu de la Barrière. D’autre part, 45 000 Allemands sous Werder : division badoise, division de réserve Schmeling, brigade mixte de Goltz, détachement mixte Debsehitz. La lenteur de notre marche après Villersexel a donné à Werder le temps de se retrancher fortement sur les escarpements de la rive gauche de la Lisaine. La gauche française, division Cremer et 18e corps, chargée de tourner la droite allemande au nord, ne remplit pas sa mission. L’attaque de front ne réussit pas mieux. Après trois jours de combats pour nous infructueux, les troupes étant extraordinairement délabrées, Bourbaki ordonne la retraite sur Besançon, par les deux rives du Doubs.

15, 16 et 17.01.1871 : Héricourt (5e, 6e, 9e, 12e, 14e, 15e, 21e et 25e BCPM)
16.01.1871 : Béthoncourt (4e, 13e et 15e BCPM), Mont-Chevis près de Montbéliard (5e BCPM)
17.01.1871 : Tincourt (17e BCPM), La Lisaine (4e BCPM)

 

16 janvier :

Combat de Saint-Quentin. — La brigade du colonel Isnard, venant du Cateau, chasse de Saint-Quentin les troupes saxonnes (fractions d’infanterie et de cavalerie du XIIe corps), du lieutenant général comte zur Lippe.

Pendant ce temps, notre armée du Nord, qui a repris l’offensive, fait une démonstration vers Amiens, puis elle essaye de revenir à marches forcées d’Albert sur Saint-Quentin. Très bien renseigné par sa cavalerie, von Goeben ne se laisse pas tromper : il nous suit aussitôt vers l’est et remonte les deux rives de la Somme, en ralliant chemin faisant toutes ses troupes disponibles ; il demande en outre que la IVe armée, sous Paris, lui envoie des renforts.

 

16-17-18 janvier :

Combats devant Langres, entre des sorties de la garnison et les flanc-gardes du VIIe corps, aile gauche de Manteuffel, en marche sur Vesoul. Résultats insignifiants.

La garnison, général Meyère, ne soupçonne pas la gravité de la situation, et n’agit pas comme elle le pourrait.

 

16-20 janvier :

Traversée du plateau dé Langres par Manteuffel, avec les IIe et VIIe corps prussiens, qui marchent en toute hâte au secours de Werder. Manteuffel, commandant en chef de l’armée du Sud (IIe VIIe et XIVe corps), remonte les vallées de l’Aube et de la Seine, et traverse les montagnes en se glissant entre Langres et Dijon, qu’il masque par des flanc-gardes, et qui le laissent passer sans l’inquiéter sérieusement. Le 20 janvier, ses deux corps sont sur la Saône, face à l’est. De là, Manteuffel apprenant notre insuccès d’Héricourt, va faire à-droite et marcher face au sud, afin de couper à Bourbaki la retraite à l’ouest et au sud de Besançon (routes de Dijon et celles de Lyon).

 

18 janvier :

Combats d’avant-postes aux abords de Laval, entre des fractions des 16e et 21e français, établis sur la Mayenne, et une forte reconnaissance exécutée par la 14e brigade de cavalerie, colonel von Alvensleben, du détachement de poursuite du général-major von Schmidt. Les Allemands rétrogradent sur l’Erve : ils semblent vouloir s’arrêter là.

Laval (23e BCPM).

 

Combats de Clairegoutte-Montbéliard, entre les arrière-gardes de l’armée de l’Est et les reconnaissances très prudentes lancées par Werder.

 

18 janvier :

Combats de Beauvois-Vermand (Tertry-Poeuilly, entre Saint-Quentin et Péronne), soutenus, au cours de la marche vers Saint-Quentin, par les arrière-gardes des 22e et 23e corps, Faidherbe, contre les têtes de colonnes très pressantes de l’armée de von Goeben (gros du VIIIe corps, division mixte von der Gröben, fractions du Ier corps).

L’armée française se dégage péniblement et vient prendre position autour de Saint-Quentin, au sud et à l’ouest, sur les deux rives de la Somme et du canal.

Poeuilly (19e BCPM), Beauvois et Vermand (2e, 17e, 18e et 20e BCPM), Vermand et Soyécourt (24e BCPM), Caulaincourt (19e BCPM), La Sucrerie près de Grugies (20e BCPM), Castres (17e BCPM), Neuville-Saint-Amand (2e BCPM)
Byans, sud-ouest de Besançon (9e BCPM),

 

Avant le combat, Protais

 

Proclamation de l’Empire allemand, à Versailles. — Le roi Guillaume de Prusse est reconnu Empereur allemand par les princes et Etats des deux Confédérations du Nord et du Sud. Celles-ci cessent donc d’exister.

 

18 au 24 janvier :

Expédition du pont de Fontenoy-sur-Moselle, (entre Toul et Frouard). — Le corps franc « Chasseurs des Vosges, avant-garde de la Délivrance », commandant Bernard, environ 300 hommes, quitte son camp de Boene (ou Boën), ou de la Vacheresse, en forêt inaccessible, entre Lamarche et Neufchâteau ; il se glisse de bois en bois dans la région entre Madon et Meuse infestée d’Allemands, franchit de nuit la Moselle à Pierre-la-Treiche, en amont de Toul, se jette dans la forêt de Haye, et le 22, au petit jour, fait sauter le pont de Fontenoy, passage de la grande voie ferrée Paris-Strasbourg, principale ligne de ravitaillement des grandes armées allemandes sous Paris. Le corps franc échappé aux Allemands des garnisons de la région, et rentre le 24 dans la forêt de Boene.

 

19 janvier :

Bataille de Saint-Quentin. — D’une part, 40 000 Français de l’armée du Nord, général Faidherbe. 35 000 Allemands, commandés par von Goeben : gros des Ier et VIIIe corps, 3e division mixte de réserve du prince Albrecht (fils), division von der Gröben, détachements de la garde et du corps saxon expédiés de Paris, en chemin de fer, par la IVe armée. Les deux partis sont à cheval sur la Somme : les Français face au sud et à l’ouest, étant adossés à la ville. Von Goeben veut nous envelopper, répéter Sedan ; notre aile gauche, 22e corps, fléchit la première et se jette dans la ville ; l’aile droite, 23e corps et brigades Isnard et Pauly, tient plus longtemps et donne aux autres troupes le temps d’évacuer Saint-Quentin avant que l’aile gauche allemande, von der Gröben, ait terminé au nord le mouvement enveloppant projeté. Faidherbe dégage tardivement, mais assez rapidement, ses troupes battues ; par une marche forcée durant la nuit et le jour suivant, il atteint les places de l’Escaut avant que von Goeben ait pu entamer sérieusement la poursuite.

Saint-Quentin : Le Pontchu (2e BCPM), Essigny, Castres et Gauchy (17e BCPM), Giffecourt (18e BCPM), Gauchy et Moulin de Tous-Vents (2e et 18e BCPM), Contescourt (18e et 20e BCPM), la Sucrerie près de Grugies (17e et 20e BCPM), Savy et Fayet (24e BCPM), Moulin de Rocourt (19e BCPM)

 

Bataille de Buzenval (Montretout-Mont-Valérien). — Dernière affaire engagée sous Paris afin de donner satisfaction à la population qui réclame une « sortie torrentielle ». D’une part, 90 000 Français, dont 42 000 gardes nationaux parisiens, commandés par Trochu en personne, et répartis entre les trois grosses colonnes Ducrot, Bellemarre et Vinoy. D’autre part, 25 000 Allemands engagés, prince royal de Prusse : Ve corps, division de landwehr de la garde, fractions des IIe bavarois et IVe corps prussien.

Nos trois colonnes n’attaquent pas simultanément : celle de gauche, Vinoy, remporte au début quelques succès à Montretout ; les deux autres échouent dans les parcs de Buzenval et de la Malmaison. Notre artillerie n’ayant pu suivre dans les terres détrempées, nous nous brisons contre les positions retranchées de la ligne de résistance allemande.

Les gardes nationaux lâchent pied de toutes parts. Le général Trochu ordonne la retraite ; celle-ci s’effectue durant la nuit dans le plus grand désordre. Heureusement les Allemands ne poursuivent pas.

Combat d’Athesans (au nord-est de Villersexel), entre les arrière-gardes des généraux Cremer et Billot, gauche française, et la brigade de cavalerie badoise du colonel von Willisen.

Combat de Sainte-Marie (à l’ouest et près de Montbéliard), entre les arrière-gardes des 24e et 15e corps et des fractions de la 4e division de réserve, général-major von Schmeling.

 

20 janvier :

Combats de Villers-la-Ville-Petit-Magny-Marat-Esprels (autour de Villersexel), entre les arrière-gardes de l’aile gauche française (Cremer et Billot) et des fractions du XIVe corps dirigées par le général-major von Schmeling.

Le corps Werder a repris le contact immédiat avec les arrière-gardes de Bourbaki.

 

20 au 21 janvier :

Sous Belfort : combat de Pérouse. — Répétition contre ce village de l’opération du 8-9 janvier contre Danjoutin : succès analogue pour les Allemands.

 

21 janvier :

Combat de Vrécourt (entre Neufchâteau et Lamarche). — Diversion exécutée, pendant l’expédition de Fontenoy-sur-Moselle, par les troupes laissées au camp de Boene (un bataillon de mobiles du Gard et un peloton de cavaliers volontaires), contre la garnison allemande sortie de Neufchâteau, lieutenant-colonel von Dobschütz. Nous nous replions dans la forêt, sans être poursuivis, après avoir perdu une centaine de tués, blessés ou prisonniers. Dobschütz rentre à Neufchâteau sans pousser plus loin la reconnaissance qu’il projetait vers Langres.

 

Affaire de Dôle, entre les têtes de colonne du IIe corps arrivant sur le Doubs, général-major von Koblinski, et un millier de mobiles venus dé Langres et commandés par le colonel Bombonnel : les Allemands s’emparent de Dôle et d’un riche convoi administratif de 230 wagons chargés qui était destiné à l’armée de Bourbaki.

L’Isle-sur-Doubs (4e BCPM)

Commencement du bombardement de Saint-Denis, et des fronts nord de Paris par la IVe armée allemande, prince royal de Saxe.

 

21-22-23 janvier :

Combats de Talant – Fontaine – Messign Pouilly (autour de Dijon), livrés par les troupes de Garibaldi (armée des Vosges) 40 000 hommes, postés à Dijon avec mission de garder la ligne d’opérations de Bourbaki, contre la brigade mixte du général-major von Kettler, chargée par Manteuffel d’observer Garibaldi et de le tromper en se multipliant. Kettler subit de grosses
pertes, mais il atteint son but : Garibaldi ne bouge pas de Dijon.
Tué : le général Bossak-Hauké (Polonais). Le 23, à Pouilly, la brigade Ricciotti Garibaldi s’empare d’un drapeau du 61e prussien.

22 janvier :

Destruction du pont de Fontenoy-sur-Moselle par le corps de partisans du commandant Bernard, parti du camp de Boene le 18.

Nouvelle émeute dans Paris, conséquence de la défaite de Buzenval et de la perspective d’une capitulation. Suppression du titre et des fonctions de gouverneur de Paris. Trochu reste le chef du gouvernement, mais le général Vinoy est nommé commandant en chef de toutes les forces militaires.

 

22-23 janvier :

L’armée de l’Est atteint Besançon ; elle s’arrête autour de la ville, à cheval sur le Doubs, pendant que Manteuffel en prépare l’enveloppement.

 

23 janvier :

Combat de Quingey (au sud de Besançon). — Affaire d’avant-garde entre des fractions du 15e corps, Martineau, et la 13e division allemande, lieutenant-général von Bothmer. Nous allons être en contact constant avec l’armée de Manteuffel.

Combat de Vesoul entre des détachements de corps, francs et de mobiles de Langres, et la brigade de cavalerie badoise, colonel von Willisen. Nous rétrogradons.

Escarmouches de Montbozon (entre Beaume-les-Dames et Vesoul). — Affaires d’arrière-gardes entre les attardés du 18e corps et les têtes de colonne du XIVe corps allemand.

Combat de Beaume-les-Dames entre les arrière-gardes du 15e corps et la brigade mixte von der Goltz.

 

24 au 25 janvier :

Affaires de Blâmont-Clerval (massif du Lomont), entre les troupes débandées du 24e corps, général Bressolles, et le détachement du général-major von Debschitz.

 

24-25 janvier :

Escarmouches de Mouchard-Salins-Arbois (entre Besançon et Lons-le-Saunier), entre le 15e corps français et la 3e division allemande, général-major von Hartmann.

Montferrand-le-Château (4e BCPM)

25 janvier :

Surprises de la Roche-sur-Yonne et Brienon (voie ferrée de Dijon à Sens).— Enlèvement des postes des deux gares (deux compagnies des troupes d’étapes allemandes, de la IIe armée), et destruction des ponts par un détachement du général de Pointe de Gévigny, qui à ce moment organise le 26e corps, entre l’Yonne et la Loire, à Nevers et Auxerre.

Combat de Vorges et Busy (route de Quingey à Besançon), entre des fractions du 15e corps français et la brigade du général-major von Ostensacken, du VIIe corps.

Combats au sud de Baume-les-Dames, entre les troupes débandées du 24e corps français et la 4e division de réserve von Schmeling ; celle-ci passe sur la rive gauche du Doubs.

Le corps Bressolles, 24e, abandonne définitivement les positions du Lomont, qu’il était chargé de garder, et se jette en désordre vers Pontarlier.

Capitulation de Longwy.— Défenseur : lieutenant-colonel Massaroli, 4 000 hommes. Assaillant : détachement mixte formé de troupes de landwehr et d’étapes, 10 bataillons, 2 escadrons et 90 pièces, aux ordres du colonel von Krenmsky.

26 janvier :

Suspension d’armes applicable à Paris seulement, en attendant le résultat des négociations engagées à Versailles, entre Bismarck et Jules Favre, en vue de la conclusion d’un armistice général.

L’armée de l’Est quitte Besançon, où elle est restée immobilisée depuis trois jours, et marche vers Pontarlier. Il est trop tard : Manteuffel, arrivé sur la rive gauche du Doubs, a exécuté un nouveau changement de direction, cette fois à gauche ; il fait maintenant face à l’est, tout en nous débordant au sud, tandis que Werder nous talonne au nord. Bourbaki désespéré tente de se suicider ; à ce moment même, la Délégation de Bordeaux le remplaçait par l’un de ses commandants de corps. Le général Clinchant prend le commandement en chef de l’armée de l’Est.— Il tente d’accélérer le mouvement de retraite sur Pontarlier, dans l’espoir que nos colonnes pourront encore se glisser entre la frontière suisse et Manteuffel, pour atteindre la haute vallée du Rhône.

 

26 au 27 janvier :

Sous Belfort : combat des Hautes et des Basses-Perches. — Tresckow tente un assaut prématuré contre les deux redoutes des Hautes et Basses-Perches. Ses troupes sont repoussées avec perte de 500 tués, blessés ou prisonniers.

 

28 janvier :

Surprise de Prauthoy (au sud de Langres). — Un détachement de un bataillon et un escadron (de la brigade mixte von Kettler), aux ordres du capitaine von Kriess, est surpris par une sortie de Langres : il perd une centaine de tués ou blessés, et son convoi.

Signature d’un armistice général de vingt et un jours et capitulation de Paris.

— Conditions : Reddition de la capitale, de ses forts et du matériel de guerre ; l’armée de Paris prisonnière de guerre, moins la garde nationale et une division de l’armée active ; payement d’une contribution municipale de 200 millions.

Restrictions : l’armistice n’est valable pour les départements qu’à dater du 31 ; il n’est pas applicable à la région de l’Est. Jules Favre omet de mentionner ces deux restrictions dans la communication télégraphique qu’il fait à la Délégation de Bordeaux, sous le contreseing de Bismarck.

Combat de Châtillon-sur-Loing. — Reconnaissance de la brigade de cavalerie hessoise, général-major von Rantzau, et rencontre avec des détachements du général de Pointe de Gévigny, lesquels se retirent après un engagement sans grande importance.

 

Blois (7e bis BCPM)
Création des 29e et 30e BCPM à Rochefort.

 

29 janvier :

Combat de Vienne (faubourg de Blois, rive gauche), entre une division du 25e corps (en formation à Vierzon), conduite par le Commandant de corps, général Pourcet, et des fractions mélangées du Xe corps, de la division hessoise (IXe corps) et de la 1re division de cavalerie. Les Allemands sont battus : ils repassent sur la rive droite et font sauter les ponts de Blois, afin d’arrêter les entreprises gênantes des pointes françaises.

Faubourg de Vienne sous Blois (7e bis BCPM).

Combats de Nozeroy-les-Planches (hautes vallées de l’Ain), entre les troupes du général Cremer et des fractions du 24e corps, d’une part ; les avant-gardes du IIe corps prussien, von Fransecky, d’autre part.

Les Allemands prennent possession des forts et du matériel de guerre. L’armée prisonnière reste consignée dans Paris, où il est convenu que les Allemands n’entreront pas pendant la durée de l’armistice.

Affaire de Chaffois (à l’ouest de Pontarlier), entre la division Thornton (du 20e corps), qui se débande et se laisse capturer 1 500 prisonniers, et la 13e division (VIIe corps), lieutenant général von Bothmer.

Chaffois (25e BCPM)

Affaire de Sombacourt (au nord-ouest de Pontarlier). — Un bataillon et un peloton hanovriens de la 14e division (VIIe corps) surprennent le cantonnement de Sombacourt à la tombée de la nuit et y capturent 3 000 hommes avec les généraux Dastugue et Minot, 1e division du 15e corps, l’artillerie et le convoi de cette division.

Décret du gouvernement (de Paris) qui convoque les électeurs pour le 8 février, à l’effet d’élire, au scrutin de liste par département, les 753 députés appelés à former une Assemblée nationale.

 

30 janvier :

Affaires de Frasnes (au sud-ouest de Pontarlier), entre des fractions débandées du 24e corps, qui se laissent enlever sans combat 1 200 prisonniers, et la 4e division d’infanterie (IIe corps), général-major von Trossel.

 

Création du 27e BCPM à Rochefort.

 

31 janvier :

Affaire de Vaux (au sud-ouest de Pontarlier), entre les débandés du 24e corps et la 3e division allemande, général-major von Hartmann.

Les Allemands n’ont plus guère qu’à ramasser des prisonniers.

Le 15e BCPM s’échappe du cortège préparant l’entrée en Suisse de l’armée de l’Est avec sa brigade par la route de Morez (48 km sud-ouest de Pontarlier), en direction de Gex.