Décembre 1870 :
1er décembre :
Combat de Villepion. — La Délégation a reçu, par ballon, avis de la sortie de Ducrot. Elle croit ce dernier arrivé à Epinay et Longjumeau. Elle fait reprendre hâtivement l’offensive et tente d’obtenir avec l’aile gauche le résultat vainement cherché à Beaune avec l’aile droite. L’aile gauche du 16e corps, division Jauréguiberry, culbute à Villepion la 1re division bavaroise de von der Thann et la rejette au nord au delà de Loigny.
Les chasseurs à pied sont engagés à Gommiers et Faverolles, (3e BCPM), à Patay et à Villepion (3e, 10e et 7e BCPM).
2 décembre :
Bataille de Loigny-Lumeau et combat de Poupry. — La Délégation tente d’exécuter à l’aile gauche, avec le 16e corps, Chanzy, suivi du 17e et flanqué du gros du 15e, la manœuvre qui a échoué à l’aile droite le 28 novembre. Même insuccès pour des causes analogues : décousu des engagements, manque de haute direction. La fraction d’armée du grand-duc, 1er bavarois, XIIIe corps, 2e et 4e divisions de cavalerie, écrase à Loigny et Lumeau les divisions du 16e corps et les têtes de colonne du 17e, à Poupry, les divisions Peytavin et Martineau (du 15e corps) que d’Aurelle en personne dirige et amène en retard. La retraite s’impose. 60 000 Français contre 50 000 Allemands.
Tous les corps allemands, disposés en un vaste demi-cercle, pointent alors sur Orléans, centre français.
Patay (1er BCPM), Goury (3e BCPM), Loigny (7e, 10e et 8e BCPM).
Le 3e BCPM a perdu 7 officiers et 590 sous-officiers et chasseurs (tués, blessés ou disparus). Il ne reste plus que 280 chasseurs au 7e BCPM.
Chasseur à pied renseignant un officier supérieur d’état-major, de Neuville
3 décembre :
Le général Faidherbe prend le commandement de l’armée du Nord en remplacement de Bourbaki, parti le 19 novembre pour la Loire. — Il réorganise sa petite armée en deux corps, 22e et 23e, et s’apprête à prendre l’offensive afin de reconquérir Amiens et la ligne de la Somme.
Combats d’Artenay-Chevilly-Cercottes-Gidy-Saran (route de Paris à Orléans). — Très violents combats d’arrière-garde soutenus surtout par les divisions Peytavin et Martineau, du 15e corps, au cours de la retraite vers Orléans, contre le IXe corps prussien et autres fractions de Frédéric-Charles.
Patay (1er BCPM), Orléans (4e, 5e, 8e et 10e BCPM), Artenay, Chevilly et Orléans (6e BCPM).
4 décembre :
Bataille autour d’Orléans. — Série d’engagements dans là forêt et autour de la ville, soutenus par d’Aurelle avec le 15e corps et des fractions des 16e et 17e corps, contre le gros des forces de Frédéric-Charles qui marchent concentriquement sur Orléans. La retraite française se transforme en déroute : le centre s’enfuit sur la rive gauche de la Loire ; l’aile gauche, Chanzy, gros des 16e et 17e corps, aux environs de Coulmiers, est séparée du général en chef ; l’aile droite, Bourbaki, 18e et 20e corps, n’intervient pas et rétrograde pour son compte vers Gien, par la rive droite.
La brigade du 5e BCPM dispute autant qu’elle le peut les approches d’Orléans et défend l’entrée de la ville jusqu’à ce que les convois aient achevé de traverser la Loire.
Terminiers (10e BCPM)
Combats de Forges-les-Eaux, Buchy, Boscle-Hard. — Après la bataille d’Amiens, Manteuffel marche avec le gros de la 1e armée vers Rouen. Le général Briand, avec le corps de l’Andelle, ne lui oppose que des forces éparpillées et partout insuffisantes. Il est battu dans une suite d’engagements, se replie prématurément sur Rouen, qu’il renonce à défendre, y franchit la Seine et va s’embarquer à Honfleur, pour regagner le Havre, où commande le capitaine de vaisseau Mouchez ; le corps Briand passe sous les ordres du général Peletingeas.
4 au 5 décembre :
Réoccupation d’Orléans par les Allemands, à 11 heures et demie du soir, en vertu d’une convention de suspension d’armes conclue entre Martin des Pallières, arrière-garde française, et le lieutenant-général von Tresckow I, avant-garde ennemie, afin d’éviter à la ville les horreurs d’une bataille de rues pendant la nuit.
5 décembre :
Occupation de Rouen par les Allemands. — Manteuffel envoie la 7e brigade de cavalerie, général-major von Dohna, occuper Dieppe; les Allemands touchent ainsi à la Manche, le 9 décembre.
6 décembre :
Formation de 2 armées de la Loire. — Après Orléans, les débris du 15e corps se rallient à Salbris. Les Allemands ne poursuivent que faiblement dans cette dernière direction, et seulement avec leur cavalerie. Le général d’Aurelle rappelle à lui, derrière la Sauldre, les 18e et 20e corps, qui viennent par Sully et Jargeau. Mais un décret de la Délégation supprime le commandement de d’Aurelle et forme deux armées de la Loire : 1° sur la rive gauche, 1e armée, Bourbaki, 15e, 18e et 20e corps ; 2° sur la rive droite, Chanzy, 16e et 17e corps, que le 21e corps (Jaurès), appelé du Mans, vient renforcer dans la forêt de Marchenoir ; en plus, division Camô (du 19e corps), qui arrive à Meung, rive droite.
16e corps : 1e division, 1e brigade : 8e BCPM ; 2e division, 1e brigade : 7e BCPM ; 3e division, 1e brigade : 3e BCPM
17e corps : 1e division, 2e brigade : 11e BCPM ; 2e division, 1e brigade : 10e BCPM ; 3e division, 1e brigade : 1er BCPM
21e corps : 1e division, 2e brigade : 13e BCPM
Colonne de Tours : 1e brigade : 16e BCPM
6 et 7 décembre :
Combats de Meung (rive droite). — D’une part, l’aile droite de la 2e armée, 16e corps et division Camô, dirigée par Chanzy; d’autre part, la fraction d’armée du grand-duc (1er bavarois, 17e et 22e divisions d’infanterie et 2e division de cavalerie), que Frédéric-Charles, restant à Orléans, a chargé de suivre la 2e armée. Nous nous replions sur Beaugency, tandis que le IXe corps, descendant la rive gauche, canonne notre aile droite par-dessus le fleuve.
Les chasseurs se distinguent à Josnes (1er BCPM), à Villorceau (3e BCPM) et à Langlochère (16e BCPM).
Le 3e BCPM ne compte plus que 2 officiers et 190 sous-officiers et chasseurs.
8 décembre :
La Délégation quitte Tours et va s’installer à Bordeaux, afin de n’être plus à la merci d’un coup de main de l’ennemi.
Du 7 au 10 décembre :
Combats de Villorceau-Cravant-Beaugency-Tavers-Origny-Josnes (entre la Loire et la forêt de Marchenoir). — Série de combats incessants et très meurtriers pour les deux partis. D’une part, toute l’armée de Chanzy ; d’autre part, la fraction d’armée du grand-duc, renforcée encore du Xe corps, envoyé d’Orléans le 9, et appuyée par l’artillerie du IXe corps, qui continue de descendre le long de la rive gauche de la Loire. Notre droite, division Camô, fléchit la première ; le IXe corps va atteindre Blois sur nos arrières ; on ne peut plus compter sur un prochain secours de Bourbaki. Chanzy ordonne pour le 11 la retraite sur Vendôme et le Loir.
Du 08 au 16 décembre, les chasseurs à pied rivalisent d’effort à Cernay, à Origny, à Beaugency (1er, 3e, 10e, 11e et 16e BCPM) et à Morée (13e BCPM).
Positions françaises dans le secteur nord de Beaugency face à l’ennemi.
Du 9 au 10 décembre :
Surprise des Allemands à Ham. — L’armée du Nord, Faidherbe, a repris l’offensive. Après une démonstration infructueuse sur La Fère, la division Lecointe descend la rive gauche de la Somme. Elle surprend et capture la petite garnison de Ham, une demi-compagnie hessoise et un détachement d’ouvriers de chemins de fer, en tout 210 hommes.
Ham (17e BCPM).
10 décembre :
Dans le secteur de la Loire, les chasseurs poursuivent le combat à Villejouan et à Origny (10e BCPM).
11 décembre :
La 2e armée se met en retraite pour gagner la ligne du Loir, qu’elle atteint péniblement les 13 et 14, sans cependant que l’ennemi l’ait inquiétée sérieusement.
Frédéric-Charles quitte Orléans avec les IIIe et Xe corps et vient prendre la direction supérieure des opérations contre Chanzy.
12 décembre :
Reddition de Phalsbourg, — Ayant épuisé ses vivres, le commandant Taillant détruit son matériel de guerre, fait ouvrir les portes et prévient l’ennemi qu’il se rend à discrétion. La garnison était de 1 300 hommes.
Depuis les grandes batailles d’août, la place n’était plus que bloquée par des troupes d’étapes, 3 bataillons, 1 escadron, commandées par le major von Giese.
13 décembre :
Capitulation de Montmédy. — Défenseurs : commandant Tessier, successeur du capitaine Reboul ; garnison restante après les détachements fournis à l’armée du Nord, moins de 2 000 hommes. Assaillant : lieutenant-général von Kameke, avec sa 14e division et des troupes d’étapes.
14 décembre :
Combats de Fréteval et Morée, sur le Loir, entre le 21e corps, général Jaurès, et le XIIIe allemand (17e et 22e divisions), grand-duc de Mecklembourg ; celui-ci voulait nous tourner par le nord, mais il ne réussit pas à franchir la rivière.
A Fréteval (13e BCPM), le château de La Chaise (16e BCPM).
15 décembre :
Bataille de Vendôme. — Chanzy est attaqué : 1° à gauche par la fraction d’armée du grand-duc, lequel est contenu par le corps Jaurès ; 2° au centre et à sa droite par les corps aux ordres directs de Frédéric-Charles. La droite se maintient, mais le centre, hauteurs de Bel-Essort, en avant de Vendôme, est percé. Dans la nuit, Chanzy ordonne la retraite, se dégage avant que l’ennemi s’en aperçoive et dirige ses trois corps par les routes du Mans, vers l’Huisne et la Sarthe.
Frédéric-Charles retourne à Orléans ; le grand-duc, resté seul, ne nous fait poursuivre que très mollement, et par des détachements seulement.
16 janvier : Morée (13e BCPM).
Chasseur d’un Bataillon de chasseurs à pied de marche
18 décembre :
Bataille de Nuits. — Depuis le 1er décembre, la division Cremer attend vainement à Nuits la coopération de Garibaldi, immobile à Autun. Cremer est attaqué par toute la division badoise, lieutenant-général von Glümer. Il se maintient tout le jour, mais il a épuisé toutes ses munitions d’artillerie. Les deux adversaires retournent à leur point de départ respectif : Glümer, à Dijon, Cremer, à Beaune, ayant perdu chacun un millier de tués ou blessés.
20 décembre :
La 1re armée de la Loire, Bourbaki, devient armée de l’Est et entame son mouvement vers la Saône. — La Délégation a renoncé à la faire rallier Chanzy, dans l’ouest, ou à la diriger seule sur Paris, par Montargis. Chemin faisant, cette armée se renforcera du 24e corps, général Bressolles, formé à Lyon, et de la division Cremer ; elle comptera ainsi 140 000 hommes. Objectifs : faire lever le siège de Belfort et menacer les lignes d’opérations des armées qui assiègent Paris. Préparation imparfaite et extrême lenteur des transports par voies ferrées.
15e corps : 1e division, 2e brigade : 4e BCPM ; 2e division, 1e brigade : 5e BCPM ; 3e division, 1e brigade : 6e BCPM
18e corps : 1e division, 2e brigade : 9e BCPM ; 2e division, 1e brigade : 12e BCPM ; 3e division, 2e brigade : 14e BCPM
20e corps : 2e division, 1e brigade : 25e BCPM
24e corps : 1e division, 2e brigade : 15e BCPM ; 2e division, 1e brigade : 21e BCPM
Manœuvre des Prussiens en avant d’Amiens. – Ils avaient forcé les Français à se déployer, et ils étaient parvenus à se rendre un compte exact de la position et du nombre de leurs adversaires.
Querrieu et Fréchencourt puis Pont-Noyelles (18e BCPM), Lamotte-Brébière puis Daours et Vecquemont (19e BCPM) et Bussy-les-Daours (20e BCPM).
21 décembre :
Troisième combat du Bourget. — Nouvelle tentative de sortie dirigée au nord-est par Trochu lui-même. L’aile gauche, corps de Saint-Denis, vice-amiral la Roncière le Noury, attaque le Bourget avec les trois colonnes Lavoignet, Lamothe-Thenet et Hanrion. Elle échoue devant la résistance de la garde prussienne, prince Auguste de Wurtemberg. Par suite, l’opération est arrêtée, avant que la 2e armée, Ducrot, soit sérieusement engagée : elle n’est pas poussée plus loin. Nous reculons et bivouaquons dans la plaine de Saint-Denis. On ébauche des travaux réguliers contre les positions fortifiées de l’assiégeant.
Quelques jours plus tard, l’extrême rigueur de la température oblige à ramener les troupes dans les cantonnements, sur la ligne des forts et en arrière.
Création du 23e BCPM à Angoulême et du 24e bis BCPM à Douai.
21 au 22 décembre :
Combats de Maison-Blanche et Ville-Evrard, — Diversions plus sérieuses, dirigées par Vinoy contre le gros du corps saxon, prince Georges de Saxe. La brigade Biaise enlève Ville-Evrard et la brigade Salmon, la Maison-Blanche. Pendant la nuit du 21-22, les Saxons reviennent à la charge, nous surprennent et nous chassent des deux localités. Le général Biaise est tué dans cette échauffourée de nuit, qui nous coûte, en outre, 700 prisonniers.
Les Chasseurs sont engagés fermement à la Maison Blanche et à la Ville-Evrard (21e et 22e BCP).
22 décembre :
Forte reconnaissance allemande vers Pont-Noyelles : Le Querrieu (18e BCPM)
Création du 23e BCP à Vincennes.
23 décembre :
Bataille de Pont-Noyelles (l’Hallue). — En approchant d’Amiens par la rive gauche, Faidherbe apprend que Manteuffel accourt de Rouen avec le gros de son armée. Faidherbe passe alors sur la rive droite et prend une position défensive derrière l’Hallue, avec les 22e et 23e corps.
Manteuffel débouchant d’Amiens attaque de front et veut en même temps tourner notre droite (manœuvre de Saint-Privat). Résultat indécis de la bataille. Nous bivouaquons ; l’ennemi cantonne ; nuit très glaciale. Aussi nos soldats, mal vêtus et mal nourris, souffrent beaucoup. Le 24 au matin, Faidherbe décampe et se retire sous les places de la Scarpe, sans être poursuivi.
35 000 Français contre 28 000 Allemands (VIIIe corps, 3e division de cavalerie, fractions du 1er corps et de là garde prussienne).
Les Allemands entament vigoureusement le siège de Péronne.
Il fait froid avec une température de moins 11 degrés.
Depuis le 22 décembre, les chasseurs se battent dans les secteurs de Pont-Noyelles : Le Querrieu (17e et 18e BCPM), Pont-Noyelles (20e BCPM) et Daours (2e, 19e et 20e BCPM).
Le 23, ils sont regroupés sur Pont-Noyelles (17e, 18e, 19e et 20e BCPM).
Les 17e et 20e Bataillons reculent devant l’énorme pression des cavaliers prussiens. Le 2e de marche, collant admirablement au terrain, repousse tous les assauts des uhlans avec deux compagnies, seulement.
Reconnaissance sur Vendôme : (1er BCPM)
25 décembre :
Création du 21e BCPM à Lyon.
27 décembre :
Commencement du bombardement du Mont-Avron, puis des forts du secteur Est par la IVe armée, prince royal de Saxe. Trochu fait désarmer et évacuer le Mont-Avron dans la nuit du 28 ; opération habilement conduite et exécutée par le colonel Stoffel (l’auteur des fameux rapports militaires écrits de Berlin).
Les Allemands évacuent Dijon. — A la nouvelle que Bourbaki marche vers l’Est, Werder rappelle autour de Vesoul tous ses détachements épars.
30 décembre :
Les chasseurs s’accrochent avec la cavalerie allemande à Beaumetz-lès-Loges (2e BCPM)